Aller au contenu

Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nouveau conseil aurait dû profiter de cette expérience, et cependant il retomba bientôt dans les anciens errements.

L’année 1847 fut signalée par une disette qui eut pour conséquence une extrême misère. On eut recours à tous les moyens pour soulager les malheureux : fourniture de pain au prix réduit de 30 centimes le kilogramme. distribution gratuite de bons de pain aux pauvres, ouverture d’atelier de charité. Dans cette triste circonstance, les particuliers rivalisèrent de zèle avec l’administration. Le propriétaires d’une minoterie importante, M. Piedevache, refusa d’exporter ses farines et lit même venir des grains du dehors ; une souscription publique produisit plus de 11,000 fr. et quelques généreux citoyens en prêtèrent le double, pour continuer les distributions de pain et les travaux de canalisation entrepris dans la ville. L’atelier de charité fut suspendu au mois de juin. Quand on régla le compte de la crise, on trouva un déficit d’environ 30,000 fr. Le danger ayant disparu, il n’y avait pas de quoi s’alarmer. Au lieu de faire un sacrifice immédiat, on recula le remboursement des emprunts et on évalua le produit de l’octroi à 100,000 fr. dans le budget de 1848, qui fut arrêté de la manière suivante :

Dépenses ordinaires 114.775 fr.
Dépenses extraordinaires 36.107 fr.
Total 150.882 fr.

C’était revenir à la méthode des recettes fictives, qui avait amené de si funestes conséquences.

La crise alimentaire était à peine terminée qu’il survint au collège des difficultés intérieures, qui se compliquèrent au delà de toutes les prévisions. L’évêque n’ayant pas obtenu toutes les garanties religieuses qu’il réclamait dans l’intérêt des élèves, interdit à M. l’abbé de Garaby de remplir les fonctions d’aumônier. La majorité du conseil vit dans cet acte un excès de pouvoir de l’autorité ecclésiastique, prit fait et cause pour le principal, donna des éloges au collège et fit insérer sa délibération dans les journaux. La passion s’en mêla, et bientôt il ne fut plus