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La Société d’agriculture, du commerce et des arts, poursuivait ses travaux. M. Habasque venait y lire ses patientes recherches, d’où devaient sortir les Notions historiques ; M. Ferrary y classait sa Flore et commençait à organiser un musée départemental, où l’ingénieur Morin faisait un cours de minéralogie. C’était au début de la période. Un peu plus tard, le 4 mai 1837, une forte marée, ayant découvert une forêt sous-marine dans la baie des Rosaires, la question des envahissements de notre littoral par la mer, du ve au viiie siècle, fut encore une fois posée et acceptée quant au fait, sans qu’on pût se prononcer sur le mode d’envahissement.

On voulut aussi se rendre compte des richesses enfouies dans la bibliothèque de Saint-Brieuc et les archives du département, et sauver de la destruction quelques vieux monuments. C’est dans ce dernier but que le préfet nomma, en 1841, sur la demande du conseil général, un comité archéologique de cinq membres (un par arrondissement), pendant que, de son côté, la Société archéologique fondée le 25 juin 1841 et présidée par M. Saullay de Laistre, entreprenait d’intéressants travaux sur l’histoire du département.

La presse locale était entrée aussi dans une voie nouvelle. Le 25 juin 1836, M. Charles Le Maout, fils du savant naturaliste, fonda une feuille hebdomadaire, le Publicateur, où l’on trouve, dans les premières années surtout, à côté des faits locaux, un grand nombre de recherches historiques et statistiques sur le département. La Feuille d’annonces, fondée en 1810 par M. Chevalier, était devenue insuffisante. M. Chevalier étant mort en 1839, sa feuille fut vendue à un homme de talent et de cœur, M. Kerambrun, qui entreprit de la transformer, et en fit le Messager des Côtes-du-Nord. À cette époque, un groupe ardent et jeune, « animé de l’amour de la liberté et de la patrie, et cherchant les applications du principe chrétien à la politique, à la science et à l’art », s’occupait de fonder un journal et avait déjà lancé un numéro spécimen, le 7 mars 1840. Ce groupe fit des ouvertures à M. Keram-