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duction d’un ouvrage allemand : l’Exposition de la morale de la religion chrétienne ; mais il a laissé de nombreux manuscrits, dont le plus important, en trois volumes, porte le titre : Mémoires sur les événements et affaires ecclésiastiques du diocèse de Saint-Brieuc, depuis 1786 jusqu’à la mort de l’auteur. Il est regrettable que le caractère trop personnel de ces Mémoires, dans lesquels la verve sarcastique de M. Lesage s’est donné carrière, en ait empêché la publication. On pourrait du moins en extraire de précieux renseignements sur l’histoire ecclésiastique du diocèse, d’autant plus que les documents de ce genre font défaut.

Ferrary, François, naquit à Saint-Brieuc, le 9 juillet 1780 et mourut le 18 février 1842. Après avoir servi dans la marine pendant vingt ans en qualité de chirurgien, il revint à Saint-Brieuc, où il se donna tout entier à la pharmacie et à l’étude des sciences naturelles. Son cabinet a été l’origine du musée. Il a publié dans l’Annuaire, à partir de 1837, une flore de la région, sous le titre : Essai sur l’histoire naturelle des Côtes-du-Nord. Bien que le plan de cet ouvrage ait été critiqué, on doit reconnaître que M. Ferrary, cité avec éloges dès 1824 par M. de Humboldt, avait des connaissances très variées et très étendues.

Pouhaër, Charles, naquit à Saint-Brieuc, le 8 juillet 1812 et mourut le 23 juin 1842. Sa thèse de licence en droit, contenant en 100 pages un traité de la propriété au point de vue philosophique et historique, fut citée par la Revue de législation et de jurisprudence connue « un véritable phénomène scientifique ». Malgré l’avenir brillant que lui promettait ce début, M. Pouhaër revint dans sa ville natale exercer la profession d’avocat. Nous avons parlé de son autorité au conseil municipal et dans la presse. Jurisconsulte, journaliste, économiste, l’âme de toutes les œuvres charitables à Saint-Brieuc, il inspirait à tous la confiance et l’admiration malgré sa jeunesse, et encore le côté le plus délicat de sa nature est il resté caché dans des notes intimes qui n’ont pas été publiées. C’était, au dire de ceux qui l’ont connu, une belle intelligence et un grand cœur.