Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

changée que par l’assemblée nationale, soit maintenue dans toutes ses dispositions ». Les boucliers refusaient d’acquitter le droit d’octroi, supprimé à Paris. Ce droit fut conservé, en attendant qu’on trouvât une autre taxe pour le remplacer.

La préfecture reçut, en qualité de commissaire du gouvernement provisoire, M. Couard, puis M. Morliéry, et de nouveau M. Coüard. Ce dernier nomma, dans le mois de mars, M. Le Pécheur Bertrand, maire de Saint-Brieuc, et M. Boullé, commandant de la garde nationale.

Le gouvernement provisoire qui avait par un décret du 25 février « garanti l’existence de l’ouvrier par le travail », mais qui se voyait débordé par des armées menaçantes, sorties des clubs et des ateliers nationaux, résolut de faire nommer une assemblée constituante par le suffrage universel. 94 candidats se présentèrent dans les Côtes-du-Nord. Des comités électoraux se formèrent de tous côtés et, le 2 avril, il y eut dans la chapelle du collège une réunion des délégués de 35 cantons pour présenter une liste. Les seize représentants élus, le 23 avril, furent MM. Michel, Tassel (ancien député), de Tréveneuc, Glais-Bizoin (ancien député), Depasse, Le Gorrec (ancien député), Racinet, Loyer, Carré, Denis, Houvenagle, Marie, Perret, Jules Simon, Le Dru et Morhery. Le 1er obtint 110,045 voix ; le dernier, 63,375.

L’assemblée constituante se réunit le 4 mai. Envahie, le 15, par une troupe de factieux, elle prononça la dissolution des ateliers nationaux. De là, l’insurrection de juin, qui fut domptée grâce à l’énergie du général Cavaignac et au dévouement de l’armée et de la garde mobile. Aux premières nouvelles parvenues à Saint-Brieuc, le conseil municipal se mit en permanence et un détachement de volontaires allait partir, quand on apprit la répression de l’émeute. Une adresse de félicitations fut aussitôt envoyée à l’assemblée et au gouvernement.

Aucune agitation grave ne s’était produite à Saint-Brieuc, pendant les émeutes de Paris. Lorsqu’on voulut planter un arbre de la Liberté sur la place de la Préfecture,