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M. de Montalembert vint à Saint-Brieuc remercier ses électeurs et visita, dans le même but, plusieurs villes du département.

Au point de vue municipal, l’administration reprit une affaire qui avait donné lieu à des projets sans nombre en 1808, en 1827, et de 1831 à 1847. Il s’agissait de l’établissement des halles au blé et à la viande. Les emplacements de Cardenoual, de Saint-Guillaume, de l’ancien marché au blé et du vieux séminaire avaient leurs partisans, et jamais intérêt de quartier ne fut soutenu avec plus de vivacité. Au sein du conseil, il y eut des séances orageuses et, à deux reprises, les voix se partagèrent. Le maire fit pencher la balance en faveur du vieux séminaire, et l’acquisition en eut lieu au prix de 100,000 francs. On décida en outre la démolition et la vente de Saint-Guillaume.

Au commencement de l’hiver, on signala quelques cas de choléra dans la rue Quintin et à Cesson.

1850. — Le choléra reprit avec une nouvelle intensité dans la banlieue de Saint-Brieuc, et surtout à Plérin. Du 1er novembre 1849 au 1er mars 1850, on constata dans cette commune 427 cas et 126 décès.

Le 6 janvier 1850, M. Huguin, sous-lieutenant au 1er de ligne, trouva la mort en cherchant à sauver un enfant qu’on croyait en danger dans une maison incendiée de la rue Saint-Gouéno. La ville réclama le soin des funérailles de ce brave militaire et lui éleva un monument funèbre.

Le 3 septembre, on fit à la cathédrale l’inauguration du tombeau de Mgr Caffarelli. Le panégyrique du prélat y fut prononcé par Mgr Saint-Marc, archevêque de Rennes.

Dans l’ordre politique, une des lois les plus importantes faites par l’assemblée législative pour la restauration de l’ordre social, fut celle du 15 mars 1850, qui accorda la liberté d’enseignement. Cette loi instituait aussi les académies départementales. Celle des Côtes-du-Nord eut pour recteur M. Lamache, qui fut installé quelques mois plus tard. D’un autre côté, sous l’empire des craintes que firent naître quelques élections socialistes, l’assemblée restreignit le suffrage universel par la loi du 31 mai. Les citoyens