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domiciliés depuis trois ans dans le même canton furent seuls inscrits sur les listes électorales, et la preuve du domicile dut être faite par le rôle de la contribution personnelle ou de la prestation en nature. Cette loi fut plus tard le prétexte d’une rupture entre l’assemblée et le président de la République.

1851. — Ce fut pour la municipalité de Saint-Brieuc une année d’études, en vue de raffermir la situation financière et le crédit de la ville. Plusieurs rapports y furent présentés par les hommes les plus compétents. Une pétition ayant été adressée par un grand nombre d’habitants pour le maintien de la gratuité dans les écoles primaires, M. Guimart fit à ce sujet, dans le conseil, l’historique de l’école des frères et fut obligé de reconnaître que la ville n’avait pas de droit de propriété sur leur immeuble. M. Du Clésieux, dans son rapport sur le budget, donna de sages conseils pour améliorer les recettes et dépenser ensuite le plus utilement possible. M. Geslin proposa une meilleure répartition de la contribution mobilière. Il fut aussi chargé d’établir la situation de l’octroi, en réponse à une décision prise par l’administration supérieure pour supprimer la partie de la taxe d’octroi qui dépassait le droit d’entrée ; mais il fallut lutter, à ce propos, comme on l’avait fait à la fin de la Restauration.

Le jubilé de 1851, célébré avec beaucoup d’éclat dans toutes les paroisses du diocèse, dura trois semaines à Saint-Brieuc et se termina, le 9 novembre, par l’inauguration, à l’entrée de la chapelle Saint-Pierre, d’une croix de granit, sortie des ateliers de MM. Poileu, de Brest.

La fin de l’année fut marquée par un grand événement politique. La lutte engagée entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif s’était accentuée depuis que le président de la République avait proposé, dans son message du 4 novembre, le retrait de la loi du 31 mai, et que cette demande avait été rejetée par l’assemblée. Cette lutte se termina par le coup d’état du 2 décembre. Une dépêche télégraphique arrivée, le 3, à Saint-Brieuc, annonça la dissolution de l’assemblée nationale, le maintien du gou-