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nombre des opposants fut peu considérable. Napoléon III fut proclamé empereur des Français, le 2 décembre 1852.

Dans la période de transition qui s’étend de 1848 à 1852, la ville de Saint-Brieuc s’est ressentie de l’état d’incertitude dans lequel se trouvait le pays, et l’action de l’administration municipale a été plus d’une fois paralysée.

II. — ÉPOQUE DU SECOND EMPIRE. (1852-1870)


On peut diviser cette époque en deux parties : la première, de 1852 à 1860, ou période autoritaire, marquée aussi par de grande guerres et par un brillant développement de la civilisation ; la seconde, de 1860 à 1870, ou période libérale, pleine d’agitation et de dangers à l’intérieur et à l’extérieur.

À Saint-Brieuc, la mairie a été occupée, de 1852 à 1870, par MM. Boullé, Bonnefin et Hérault. L’administration du premier a été très pénible ; celle du second, audacieuse, mais féconde en travaux ; celle du troisième, plus réservée, sans abandonner les entreprises commencées.

1852-1860. — M. Boullé était maire depuis 1848 et avait eu à surmonter déjà bien des difficultés. Sauf l’époque brillante des courses de 1853, la fin de son administration n’a compté que des jours de malaise et de tristesse. Cela tenait non pas au magistrat, que le conseil déclarait « sage et bienveillant », mais à une situation financière sans issue. Une diminution dans le produit de l’octroi avait encore fait appliquer les annuités de l’emprunt aux dépenses ordinaires et créé un nouveau déficit. Le conseiller d’état Boulatignier, chargé de l’inspection des préfectures de l’Ouest, étant arrivé à Saint-Brieuc, le 5 octobre 1853, on lui déclara qu’il était impossible d’administrer, et qu’on priait l’autorité supérieure « de venir au secours de la ville aux abois, en lui donnant les moyens de subvenir à ses besoins ». L’État ne pouvait rien faire en pareille circonstance, et cependant les ouvriers avaient beaucoup à