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parmi les catholiques eut pour résultat d’assurer l’élection de M. Glais-Bizoin.

Le 7 septembre, Saint-Brieuc put enfin profiter du chemin de fer, attendu depuis si longtemps. On fit une simple ouverture de la ligne et non une cérémonie d’inauguration, comme l’aurait désiré l’administration municipale.

Deux mois après, notre population fut douloureusement affectée par un sinistre maritime, tel qu’on n’en avait pas vu de mémoire d’homme, sur nos côtes. Ce fut la tempête du 11 novembre. Une trentaine de bateaux du havre de Sous-la-Tour étaient occupés à la pêche dans la baie, lorsque le vent se mit à souffler du nord avec une extrême violence. Quelques-uns réussirent à regagner le port avec des avaries ; 18 furent brisés entre la baie de Saint-Laurent et la pointe d’Hillion ; 22 cadavres furent rejetés à la côte. De nombreuses familles étaient réduites à la misère. Une souscription fut ouverte et, à Saint-Brieuc seulement, elle produisit plus de 13,000 francs.

Une grande cérémonie religieuse contribua beaucoup à exciter la charité publique en faveur des victimes. Le 15 novembre était le jour du sacre d’un chanoine de la cathédrale, M. Le Breton, nommé évêque du Puy. Le prélat consécrateur était S. E. le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, assisté des évêques de Saint-Brieuc, d’Aire et de Valence. Après une allocution, pleine d’émotion, de Mgr de Saint-Brieuc, l’orgue fit entendre la voix de la tempête, et les évêques parcoururent les rangs en quêtant pour les familles des malheureux naufragés. La quête fut abondante. L’après-midi, les évêques conduisirent processionnellement à Notre-Dame d’Espérance les reliques de saint René, récemment apportées de Rome.

M. Bonnefin donna sa démission de maire, en 1864, après neuf ans d’une administration laborieuse. Il laissait à la ville environ 400,000 francs de dettes, représentées par quatre emprunts, dont trois contractés pendant sa gestion. À son administration se rattachent l’achèvement du lycée, l’établissement du chemin de fer et des boulevards de la gare.

M. Hérault, nommé maire par décret du 23 avril 1864,