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encore plus hardie : elle convoqua, le 5 octobre 1867, à Saint-Brieuc un Congrès celtique international, destiné à rapprocher les deux branches de la famille celtique : les Gaëls et les Bretons. L’entreprise réussit au delà de toute espérance. Pendant cinq jours, on vit des Bretons de France et d’Angleterre se presser dans les vastes salles du Palais de Justice, mises gracieusement à la disposition du congrès. Les séances de jour furent consacrées à entendre les écrivains bretons les plus renommés, auxquels s’était joint Henri Martin, l’historien ; les séances du soir furent réservées à la poésie, aux mélodies du barde Gruffydd, à deux cantates devenues rapidement populaires, à des discours où vibrait la fibre patriotique. Une exposition archéologique, une visite aux monuments celtiques des environs, une représentation en plein air du mystère de Sainte-Tréphine complétèrent ce congrès exceptionnel, dont l’organisation fit le plus grand honneur au président de la Société d’Émulation, M. Geslin de Bourgogne.

Le gouvernement cependant marchait dans la voie des réformes, inaugurée en 1860. Le discours du trône du 15 février 1865 avait promis aux départements et aux communes plus d’indépendance et de liberté d’action. Cette réforme avait été largement commencée, en ce qui concerne les départements, par la loi du 18 juillet 1866, qui avait augmenté les attributions des conseils généraux et créé les commissions permanentes.

L’œuvre de décentralisation fut continuée par la loi du 24 juillet 1867 sur les conseils municipaux. On augmenta les attributions de ces conseils, mais en innovant avec beaucoup de prudence et en laissant subsister la plupart des dispositions de la loi de 1837.

Dans les relations extérieures de l’Empire, de graves difficultés surgissaient en Allemagne et en Italie. La Prusse, victorieuse de l’Autriche à Sadowa (3 juillet 1866), était devenue la puissance prépondérante de l’Allemagne. D’un autre côté, la convention du 15 septembre 1864, conclue entre la France et l’Italie pour la protection des états pontificaux, était si peu observée par l’Italie, que l’empereur