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sentiments. Les nouvelles étaient confuses. On parlait bien de glorieux combats, livrés du 13 au 18 août par le corps d’armée du maréchal Bazaine autour de Metz, à Borny, à Rézonville, à Saint-Privat ; mais en même temps Paris, menacé d’un siège, demandait du secours et, le 16 août, 39 sapeurs-pompiers partaient résolument, laissant leurs familles à la sollicitude de l’administration municipale. Cet appel était l’effet du trouble produit par les premiers désastres, car le général Trochu ayant été nommé gouverneur de Paris, les volontaires revinrent à Saint-Brieuc après 6 jours d’absence.

On commençait à se remettre de la stupeur des premiers jours et à s’organiser, quand survint la nouvelle du désastre de Sedan. Le 2 septembre, l’empereur se rendait au roi de Prusse. Le 4 septembre, la République était proclamée à Paris.

III. — INSTITUTIONS DIVERSES.


Il ne faut pas que la chute lamentable qui a marqué la fin de la période précédente, nous empêche de reconnaître que le régime municipal y a subi une sérieuse transformation. Les deux idées dominantes du nouveau système ont été, d’une part, la participation des habitants à l’élection des conseillers par le suffrage universel, mais de l’autre, la plus grande latitude laissée au pouvoir central dans le choix des officiers municipaux. Si, pendant cette période, les maires n’ont jamais été pris, à Saint-Brieuc, en dehors du conseil, il faut reconnaître que l’influence du gouvernement a été prépondérante, aussi bien dans les élections que dans les nominations, jusqu’à 1860. À partir de ce moment, une tendance à l’opposition se manifesta parmi les électeurs et les essais de décentralisation, heureusement commencés, disparurent devant les préoccupations politiques.

La même tendance ne s’est point accusée dans les élections au conseil général pour les deux cantons de Saint-Brieuc. Le canton nord a été représenté, de 1848 à 1851, par M. Allenou, et de 1851 a 1870, par M. Gaultier du