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de nombreux amis « par sa vie active et dévouée, pure et austère. » C’est le témoignage que lui rendit sur sa tombe l’un de ses admirateurs, en même temps son ami, M. S. Ropartz. Le talent d’Ogé était à la fois élégant et naturel, fier et distingué. On peut s’en convaincre, en passant de la cathédrale, qui a conservé l’une des premières œuvres d’Ogé (la statue si vivante de Mgr de La Romagère), à la chapelle Saint-Guillaume, à Notre-Dame d’Espérance, où se développa le mieux son talent, au Palais de Justice, dont le fronton fut sa dernière création. C’est pourquoi Saint-Brieuc doit être doublement fier de son sculpteur, car, bien différent de la plupart des artistes, celui-ci n’a guère travaillé que pour son pays natal.

M. Dubus n’est pas né à Saint-Brieuc, mais il y est mort le 31 janvier 1868. Ancien élève de l’école polytechnique, tour à tour professeur de mathématiques au collège de Saint-Brieuc, puis professeur d’hydrographie, il a fondé un recueil annuel, très apprécié des marins, celui des Éphémérides maritimes, dont la vente se fait depuis longtemps avec une grande facilité.

Dans l’ordre de la bienfaisance, nous ne pouvons oublier les noms de Mlle Julie Bagot et de M. Jean-Marie Houvenagle.

Fille d’un maire de Saint-Brieuc que nous avons cité plus d’une fois à l’époque de la Révolution, Mlle Julie Bagot a fini, le 6 septembre 1864, une vie obscure, mais éminemment méritoire. Cette sœur des pauvres vivait, depuis bientôt cinquante ans, dans les privations et souvent dans le dénûment, pour élever quelques orphelines dans sa maison de la rue Notre-Dame. Le prix Monthyon, qui lui fut décerné en 1833, fut, comme son patrimoine, consacré à son œuvre ; aussi la population qui la révérait comme une sainte, l’évêque et la municipalité vinrent-ils apporter à ses funérailles l’hommage de la cité tout entière.

Le 17 novembre 1865, mourut un homme aussi modeste que bienfaisant, M. Jean-Marie Houvenagle, ancien représentant à l’Assemblée constituante. M. Houvenagle laissa par testament sa propriété des Châtelets, d’une valeur de plus de 200,000 fr., par moitié à l’hospice et au bureau de