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bienfaisance. La ville de Saint-Brieuc, reconnaissante, lui éleva un monument funèbre et donna son nom à la Grand’Rue, qu’il avait habitée.

À plus d’un titre, nous devons mentionner aussi l’héritière d’un nom glorieux, Mlle de Saint-Pern. Née à Saint-Brieuc, le 6 janvier 1767, Reine de Saint-Pern descendait de Bertrand de Saint-Pern, parrain de Duguesclin. Elle avait gardé les souvenirs du règne agité de Louis XVI et surtout ceux des prisons de la Terreur, et les rappelait souvent dans sa douce et gracieuse vieillesse, qui se prolongea jusqu’au 6 avril 1869. Lorsqu’elle mourut, elle était âgée de 102 ans et 3 mois.

À côté de ces vies paisibles, entièrement consacrées aux bonnes œuvres, notre ville doit aussi placer avec reconnaissance les hommes qui lui ont fait honneur dans la carrière des armes.

Parmi nos morts de l’année 1855, nous devons citer trois braves militaires, inégaux par leur rang dans l’armée, mais ayant tous bien mérité de leur pays :

Le contre-amiral de Courson, officier de l’ancienne marine, resté jusqu’à l’âge de 93 ans un type parfait de courtoisie et de loyauté ;

Le chef d’escadrons Louis Vesuty, brillant officier du premier Empire, retiré du service en 1815, commandant de la garde nationale de 1830 à 1848 ;

Paul Richard, sergent-major au 1er de zouaves, blessé à la bataille de l’Alma et aux tranchées devant Sébastopol, tué, le 8 septembre, à la prise de la tour Malakoff.

À l’occasion de la guerre d’Italie, nous avons déjà nommé quatre de nos concitoyens tués sur le champ de bataille ou morts de leurs blessures : le commandant Kléber, le lieutenant Conor, le sergent Perron et le caporal Duseigneur.

L’Amiral Charner. — De tous les fils de Saint-Brieuc, l’amiral Charner est celui qui a le plus illustré son pays natal ; aussi lui devons-nous une notice un peu détaillée[1].

  1. Nous en avons trouvé les principaux éléments dans une intéressante notice : L’Amiral Charner, publiée en 1870 par M. Louis d’Estampes, rédacteur en chef du Breton.