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c’est-à-dire antérieur à la première croisade. Toute l’histoire féodale et judiciaire du pays avant 1789 est là. Parmi les fonds curieux, on peut citer ceux de l’ancien duché de Penthièvre, des abbayes, des couvents d’hommes et de femmes, des évêchés de Saint-Brieuc et de Tréguier, la belle collection des procès-verbaux des États de Bretagne, tous les registres officiels de l’époque révolutionnaire et, depuis 1800, les documents administratifs qui intéressent le département. Le classement de ce magnifique dépôt permet sans peine de le consulter, et la publication de l’inventaire, déjà bien avancée, en rendra l’étude de plus en plus facile. Il est regrettable que des richesses si considérables ne soient pas isolées, comme l’est la bibliothèque communale. Beaucoup de papiers portent encore la marque de l’incendie de 1805. S’il survenait un nouvel incendie, ce serait une perte irréparable.

En sortant des archives, l’archéologue ne verra pas sans intérêt, dans une cour adjacente, une jolie construction du xve siècle, d’où se détache une tourelle élégante et hardie. C’est l’hôtel dit du Saint-Esprit, longtemps habité par des chanoines, dont l’un porta la croix de Malte.

En traversant la place de la Préfecture et celle du Martrai, près de laquelle la petite halle à la viande rappelle l’ancienne cohue, on arrive à la rue au Beurre, dite aussi Saint-Jacques, parce que l’image du saint était placée autrefois au coin de cette rue. Naguère encore, les étages des maisons se surplombant interceptaient l’air et la lumière, et les auvents des boutiques rendaient la circulation difficile. De ces souvenirs d’un autre âge, regrettables seulement au point de vue du pittoresque, il ne reste plus, sur la droite, que deux hautes maisons, d’un type assez curieux, et décorées de figures grotesques en relief. Dans l’une d’elles ont vécu les Doublet, fondateurs de la première imprimerie de Saint-Brieuc, en 1620.

Avant de gravir la rue Fardel, arrêtons-nous un instant sur un placis où vient aboutir tout le mouvement de la côte. La rue qui se prolonge en descendant conduit au pont de Gouët et au Léguée et, dans une autre direction,