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Dans cette vallée sinueuse se développe à un quart de lieue le port du Légué, à l’entrée duquel se dresse le vieux débris de la tour de Cesson. Au loin, c’est la pleine mer.

Vis-à-vis de nous s’étend la riche commune de Plérin ; à nos pieds, le Boisboissel couvre l’une des pentes du monticule, au sommet duquel se dresse la statue de N.-D. de Saint-Brieuc. C’est ici, sur ce mamelon, que nos pères ont appelé, du nom de la Vierge bienheureuse, le Tertre-Buette, que s’est tenue pendant des siècles, cette foire Fontaine du 8 septembre, qui a déserté son vieux quartier, pour se porter dans la ville moderne. C’est là, tout près, dans un repli de terrain, dit encore la Caquinerie, que s’abritaient les malheureux Caquins, ces parias du moyen-âge. Et, comme si ce coin de terre si charmant devait toujours être mal hanté, on y a placé l’abattoir. Cette création est utile, à coup sûr ; mais en acceptant le bienfait, on peut exprimer un regret : c’est de voir notre ville ainsi bornée à l’ouest, d’autant plus que le lieu n’était guère propice au service d’un abattoir, puisqu’il a fallu y amener l’eau à grands frais. Cette construction, décidée en 1879, n’a été terminée, après de longs débats, qu’en 1884.

De l’abattoir part un large boulevard, encore inachevé, qui, sous le nom de boulevard de l’Ouest, se prolongera jusqu’à celui de la gare. Arrivés au point où il traverse la route de Brest, arrêtons-nous un instant. Vous plaît-il de faire sur cette route une courte promenade jusqu’à Saint-Jouan ? Vous pourrez visiter l’école normale des instituteurs, qui recevra son personnel en 1885. Cette école étant départementale, l’État et le département ont fait les frais de la construction ; la ville s’est bornée à donner le terrain.

Reprenant le chemin de la ville, nous passons devant le couvent des Carmélites. Ce couvent, établi à la Ville-Berno en 1857, et à la Corderie en 1862, est plus que tout autre fermé aux bruits du monde. La tranquillité n’y est troublée ni par un pensionnat, ni par des œuvres du dehors. Ces religieuses recherchent avant tout la vie austère et contemplative.

Un peu plus loin est la maison-mère des Missionnaires