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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/39

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episcopi Britanniæ, quod detulit ad basilicam istam, quæ tunc temporis erat capella sua, Ylispodius rex Britannorum. »[1]. Cette inscription, citée par La Devison d’après l’ancienne Chronique, l’a été également par dom Fournereau. Quelle que soit donc l’époque où elle ait été trouvée, à l’exhumation en 1166, ou à l’ouverture de la châsse en 1210, elle n’en a pas moins de valeur et vient compléter la série des témoignages concernant l’enlèvement et le retour des reliques de saint Brieuc.

Ce retour fut fixé au 18 octobre. Les hymnes de la fête de la Translation, du xvie siècle jusqu’à nos jours, disent toutes avec quelle joie, avec quelle pompe on s’empressa de célébrer l’arrivée du saint Patron. Le comte Alain de Penthièvre, resplendissant d’or et de pierres précieuses, avait tenu à honneur de porter les ossements du saint dans la cathédrale où reposait Eudon, l’un de ses ancêtres. « Il sentit ces ossements tressaillir, dit le chant sacré, dès qu’ils eurent touché le seuil du temple. » La vieille cathédrale a depuis ce jour gardé fidèlement son dépôt.

Pendant plusieurs siècles, la ville d’Angers a entouré également de grands honneurs le tombeau qu’on lui avait confié. « Ce qui recommande surtout l’église de Saint-Serge, nous dit son chroniqueur, c’est le culte permanent qu’elle rend au bienheureux évêque Brieuc. Chaque année, le premier jour de mai, devant son autel, placé à gauche du chœur, le supérieur du monastère, revêtu d’ornements précieux, reçoit solennellement le dernier maire élu, avec les autres échevins, au milieu des accords des tambours et des instruments de musique et leur donne à baiser l’anneau du saint. »[2]

  1. « Ici repose le corps du bienheureux confesseur Brieuc, évêque de Bretagne, lequel Ylispodius, roi des Bretons, fit apporter dans cette église, qui était alors sa chapelle. »
  2. « Ecclesia — Commendat eam maxime cultus permanens erga B. Briocum episcopum, ad cujus altare, quod in sinistra chori parte positum est, prima die Maii quotannis, a superiore monasterii, pretiosioribus indumentis parato, solemniter recipitur major urbis recens electus, cum ceteris scabinis, tympanis et organis simul concrepantibus, quibus annulus sancti Brioci osculandus porrigitur a prefato superiore. » (Chronique de Saint-Serge déjà citée). — Le tombeau de saint Brieuc n’existe plus.