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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/38

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délivra une charte pour perpétuer le souvenir de cet événement.[1]

Si cette charte n’a point été citée par l’historien La Devison, elle a été connue et transcrite dans l’Anjou. Plusieurs écrivains de cette province en ont reproduit la substance, notamment dom Fournereau, ce religieux de Saint-Serge dont nous avons déjà parlé. Après avoir mentionné dans sa chronique l’exhumation des reliques de saint Brieuc, à la date de 1166, il ajoute qu’on renferma très convenablement, decentissime, la tête du saint dans un reliquaire d’argent doré, et son corps dans un coffre de bois.[2]

Nos pères durent apprendre avec joie les honneurs qui avaient été rendus aux reliques de leur fondateur, dans une ville étrangère ; mais ces témoignages de respect ne pouvaient qu’augmenter leur regret d’en être privés. Aussi l’évêque Pierre céda-t-il non seulement à son propre désir, mais encore à celui du clergé et de tous les habitants, quand il se rendit à Angers, en 1210, pour demander une partie au moins de ces restes vénérés. Il obtint non sans peine, de l’abbé de Saint-Serge, l’un des bras, deux côtes et une parcelle de la tête, duas costas cum brachio et parumper de cervice[3]

Quand on ouvrit la châsse, on y trouva une table de marbre, sur laquelle étaient gravés ces mots en lettres d’or : « Hic iacet corpus beatissimi confessoris Brioci,

  1. « Henricus rex Auglorum... Noverit universitas vestra quod, anuo ab incarnatione Domini millesimo centesimo sexagesimo sexto et regni nostri decimo, pridie kalendas augusti, luna tricesima, die dominica, me presente, translatum est corpus sancti Brioci confessoris, episcopi, in ecclesia Beati Sergii, quæ est Andegavis, et honorifice repositum in eadem ecclesia. »
    Charte reproduite en entier dans les Anciens Evêchés de Bretagne, t. i, p. 371).
  2. « Circa annum 1166, sub Guillelmo Amaurio abbate, corpus sancti Brioci episcopi et confessoris e sepulchro levatum est, presente Henrico, Angloruni rege, duce Normannorum et Andegavorum comite, cum tota sua curia, auno regni sui decimo, caput in theca argentea deaurata, corpus vero in capsa lignea decentissime recondita sunt. » (Chronique de Saint-Serge, déjà citée, par dom Fournereau).
  3. Office de la Translation des reliques de saint Brieuc.