Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour peu que les enfants soient intelligents. Néanmoins, la méthode italienne, ou orale, s’imposera bientôt. Elle est préférable, mais elle exige 8 ans de cours et un personnel plus nombreux. La plupart des enfants retournent à la campagne dans leurs familles, et font d’excellents ouvriers agricoles. Le directeur croit qu’il est de leur intérêt de suivre cette voie et les y préparerait davantage, s’il avait à proximité quelques journaux de terre.

L’établissement des Sourds-Muets est voisin du boulevard de la Gare. Cette belle promenade est particulièrement agréable sur le terre-plein qui en forme la partie orientale. Du rond-point situé à l’extrémité, le coup-d’œil est ravissant. La perspective est moins étendue que sur le Tertre-Buette ; mais on entrevoit encore la mer par des échappées, qui semblent faites à souhait pour le plaisir des yeux. En ramenant ses regards au premier plan, on domine la nouvelle caserne d’infanterie, dont la construction, commencée en 1874, a coûté 850,000 fr. Dans cette dépense, la ville a dû prendre à son compte 240,000 fr. et avancer le reste à l’État, qui se libère par annuités. Cette caserne peut loger environ 1,400 hommes.

De l’autre côté, après avoir admiré le beau viaduc jeté sur le Gouédic, l’œil plonge dans la charmante vallée où coule cette petite rivière. Dans le fond du vallon et sur le coteau le plus rapproché, l’industrie moderne a placé deux usines, où l’on fabrique, plus spécialement en vue de l’agriculture, des machines et des outils fort recherchés ; une scierie mécanique envoie ses produits dans la ville et dans les environs (p. 351) ; une fabrique de beurre, rapidement fondée et développée, exporte les siens à Jersey et en Angleterre ; des carrières d’un beau granit bleu et gris, inexploitées au xviiie siècle, ont permis de rebâtir la ville moderne à peu de frais, et d’expédier au dehors des pierres de taille estimées.

Le vallon de Gouédic empêche la ville de s’étendre à l’est, mais il lui forme une incomparable ceinture, surtout depuis l’ouverture des promenades et des boulevards qui, dans un avenir prochain, se prolongeront jusqu’à la côte