Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/405

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

térêt de la salubrité publique. Lorsque ce service sera organisé, il serait sage de différer un peu les autres travaux et de diminuer les charges du budget extraordinaire.

Ne serait-il pas possible, d’un autre côté, d’augmenter la source de nos revenus ordinaires, en encourageant l’initiative privée ? L’espace ne manque pas aux quartiers qu’a fait naître le voisinage de la mer et du chemin de fer, ni aux usines que réclame l’industrie moderne ; des richesses inexploitées sollicitent les bras, les capitaux et l’intelligence des hommes du pays, aussi bien que des étrangers. Que dire de notre agriculture ? L’aspect de la ceinture dorée de nos campagnes dépasse, pendant l’été, toute description, et les derniers concours régionaux ont permis de constater l’abondance et la qualité de leurs produits. Que d’éléments de prospérité nous avons autour de nous !

Mais en encourageant, comme il convient, le développement industriel, il ne faut pas oublier que les principes moraux doivent toujours inspirer et diriger le progrès matériel. Ce sont eux, en effet, qui font les populations honnêtes, laborieuses, respectueuses des lois et de la religion. Ce caractère, nous l’avons remarqué, a toujours été et continuera d’être celui des habitants de Saint-Brieuc, malgré la transformation qui s’est opérée dans leurs habitudes. Une ville, comme un homme, peut changer le vêtement qui la couvre. Elle ne saurait renoncer, sans cesser d’être elle-même, à son caractère et à sa physionomie morale.