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Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/404

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Il est à remarquer que deux des emprunts ci-dessus ne pouvant être assurés par des ressources spéciales, telles que des centimes, ne sont garantis que par un excédant des recettes ordinaires sur les dépenses ordinaires, excédant qui doit dépasser 35,000 fr. On est donc amené, en préparant le budget, à majorer les recettes ordinaires pour certains articles, et notamment pour le produit de l’octroi. Or, ce produit étant excessivement variable, il s’ensuit {ce qui est plus d’une fois arrivé), que deux ou trois années de mauvaises récoltes mettent le désordre dans les finances municipales et forcent de recourir à un nouvel emprunt. C’est ainsi que les budgets se sont élevés sans cesse. Celui de 1885 dépasse un peu 400,000 fr., et l’on peut dire que cette somme représente, dans la période actuelle, le budget moyen de Saint-Brieuc. Qu’on le compare aux budgets que nous avons relevés sous le premier Empire (p. 258) ; sous la Restauration (p. 283) ; sous la monarchie de Juillet p. 307) ; sous le second Empire (p. 348), et l’on sera frappé de l’accroissement considérable survenu dans les dépenses depuis 25 ans. La population cependant n’est, d’après le dernier recensement, que de 17,833 habitants, et même de 14,993, si l’on déduit du premier chiffre les non-valeurs comptées à part, telles que la garnison et le personnel des établissements de bienfaisance et d’instruction.

En retour de ces dépenses, que d’améliorations importantes, nous dira-t-on ! — Tout en reconnaissant le bienfait, il nous est permis de nous élever contre la tendance des administrations municipales à entreprendre sans cesse de nouveaux travaux, sans consulter assez l’état des finances, comme si tous les projets utiles devaient être exécutés par la même génération. Sans mettre en cause aucune de ces administrations, nous regardons comme un devoir de signaler un engouement dangereux, et de répéter aux élus de la cité les conclusions du conseil municipal de 1824 : « Onn doit tâcher de se procurer des établissements utiles, mais il faut de l’économie et du temps. »

Que nous manque-t-il de vraiment urgent ? Un service des eaux, qu’on nous promet depuis longtemps dans l’in-