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Non content d’avoir fait rendre à son prédécesseur des honneurs éclatants, l’évêque Philippe autorisa une collégiale, sous le vocable de saint Guillaume, dans la très ancienne chapelle de Notre-Dame de La Porte. Cette chapelle reçut de bonne heure le nom du nouveau saint ; mais il n’est pas probable qu’elle soit devenue collégiale avant 1247, puisque, à cette date, Mahaut, dame de Pordic, y fondait un canonicat, « dans le cas, disait-elle, où des chanoines y seraient établis. »[1].

En 1248, Philippe ayant achevé l’œuvre qu’il s’était proposée, résolut de faire un pèlerinage en Terre-Sainte. Le monde chrétien était toujours entraîné vers l’Orient et le plus grand roi du moyen-âge, Louis IX, prenait la croix et se dirigeait vers l’Égypte, centre de la puissance musulmane. On ignore comment l’évêque de Saint-Brieuc fit son pèlerinage, mais on sait qu’il mourut en Terre-Sainte, l’année même de son départ.

À part quelques faits se rattachant à l’histoire générale, ce qui a dominé jusqu’à présent dans l’histoire de la ville de Saint-Brieuc, ce sont les souvenirs pieux, au-dessus desquels planent les noms de saint Brieuc et de saint Guillaume. Nous aurions aimé à donner, en même temps, quelques détails sur l’organisation de la cité ; mais les chartes des monastères, si instructives en ce qui concerne les paroisses de leur voisinage, ne sont ici d’aucune utilité, puisqu’il n’y avait pas de couvent à Saint-Brieuc. Il est certain cependant que le commerce commençait à s’y développer. Une enquête faite en 1296, par ordre du roi de France, à Saint-Brieuc et dans les villes voisines, à l’occasion d’une guerre avec l’Angleterre, constatait que nos

  1. « Quod si fiant canonici apud cappellam sancti Guillelmi, dictus Alanus constituatur canonicus, si voluerit. » (Archives des Côtes-du-Nord).