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prirent une délibération pour faire « descendre les dais qui sont sur le grand autel et le crucifix de peure qu’il ne soient gasté par la fumée du feu des gens d’armes. » En même temps, Mercœur levait sur la ville et l’évêché de Saint-Brieuc une contribution de 5770 écus, qui fut répartie entre les paroisses par Estienne Proffit, alloué et juge ordinaire à Saint-Brieuc[1].

1590. — Les bourgeois virent se resserrer les liens qui les unissaient au duc de Mercœur. Ils promirent de vivre selon l’édit de la Sainte-Union, et de payer, à raison de 5 sous par jour, les maçons et autres ouvriers employés aux fortifications de la tour de Cesson, suivant l’ordre de M. de Guébriant. — Nouvelle répartition de 1885 écus entre les 11 quartiers de la ville[2]. — Les habitants avaient organisé déjà une force armée, puisqu’il la fin du mois de mai, le chapitre ordonnait de faire les processions des rogations « en la manière accoutumée, parce que les capitaines des bourgeois ont promis d’assister Messieurs en armes à cause de l’injure du temps. »

Jusqu’alors, le nouveau gouverneur de Bretagne, Henri de Bourbon, prince de Dombes, n’avait fait qu’une courte apparition au milieu du Penthièvre ; mais, à la fin de l’année, les royalistes succédèrent aux ligueurs à Saint-Brieuc et le procureur des bourgeois, Prégent Le Normant, se rendit aux États convoqués à Rennes par le roi. Dans cette assemblée parurent aussi plusieurs gentilshommes et magistrats réfugiés, entre autres Salomon Ruffelet, sénéchal royal de Saint-Brieuc[3]. Ruffelet se dis-

  1. Archives du département des Côtes-du-Nord.
  2. Archives de la ville de Saint-Brieuc.
  3. Salomon Ruffelet, sieur de La Ville-Beau, était fils de Guillaume Ruffelet et de Barbe Gendrot, issus tous les deux d’anciennes familles bourgeoises. Il a été, pendant plus de 30 ans, sénéchal des Regaires et de la Cour royale. Dépouillé de sa charge et de ses biens en 1589, il se réfugia dans la ville de Rennes, puis il suivit, en qualité de maître des requêtes, le prince de Bombes, le maréchal d’Aumont, M. de Saint-Luc, le maréchal de Brissac, et assista même aux sièges d’Hennebont, de Lamhalle, Moncontour, Guingamp, Morlaix et Corlay. De retour à Saint-Brieuc, il présida, comme sénéchal, à la démolition de la tour de Cesson.