Page:Lamare - Histoire de la ville de Saint-Brieuc.djvu/85

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ledit comptable luy estre alloué soixante huict soubz qu’il paia a ung appelé Le Mercier, maczon, pour auoir faict ung esporon audeuant de l’huis de l’entrée du clocher de Saint-Michel, lequel y estoit necessaire pour la seurté de ceux qu’estoins ordonnez pour faire la sentinelle et garde ordinaire dans ledit clocher. » On fit aussi « acoustrer les barrieres de sainct pere et du pyllory » et mettre aux autres « des clefz et claueures. « Quant à la garnison, la ville préférait s’en passer, tout en payant sa part des 14 250 écus levés, dans les mêmes jours, sur l’évêché, pour l’entretien des autres garnisons.

Cependant, le 25 avril, les bourgeois de Saint-Brieuc apprenaient « qu’il estoit arrivé a Lamballe plussieurs gens de guerre lesquelz deliberoint venir rauager en icelle ; » et, le 8 mai, le capitaine La Vangine, se disant au service du duc de Mercœur, s’emparait de La Ville-Bougault, à la porte de Saint-Brieuc. L’assemblée de ville réunie, il fut avisé qu’on écrirait à l’évêque pour savoir comment se comporter en cette circonstance. Le comptable paya 4 livres, à cet effet, au messager qui fut envoyé à Dinan et fit porter, en attendant, 6 pots de vin de Gascogne au capitaine La Vangine.

Il faut croire que les sympathies des bourgeois étaient plus vives pour les royalistes que pour les ligueurs, car le capitaine Quensal, venu, le 13 mai, du Guémadeuc, au secours de Saint-Brieuc, reçut un pot d’hypocras, 8 de Gascogne, des confitures, quelques pains et des viandes. Un autre capitaine, François Du Bois, sieur de La Roche-Bagat, accourut aussi de Guingamp. Quelques soldats de sa compagnie furent blessés devant la Ville-Bougault et transportés à l’évêché ; mais la pénurie y était si grande qu’il fallut envoyer des couettes, du logis du théologal, pour coucher les blessés.

Le combat de La Ville-Bougault fut le prélude de l’occupation de Saint-Brieuc par les ligueurs. Le syndic ne semble-t-il pas arrêter la première partie de son compte en inscrivant : « Paié a Mathurin Lemoine la somme de vingt escuz pour auoir servi a faire la sentinelle, tant de