Il saura qu’aux jours où nous sommes,
Pour vieillir au trône des rois,
Il faut montrer aux yeux des hommes
Ses vertus auprès de ses droits ;
Qu’assis à ce degré suprême,
Il faut s’y défendre soi-même,
Comme les dieux sur leurs autels ;
Rappeler en tout leur image,
Et faire adorer le nuage
Qui les sépare des mortels !
Au pied du trône séculaire
Où s’assied un autre Nestor,
De la tempête populaire
Le flot calmé murmure encor !
Ce juste, que le ciel contemple,
Lui montrera par son exemple
Comment, sur les écueils jeté,
On élève sur le rivage,
Avec les débris du naufrage,
Un temple à l’immortalité !
Ainsi s’expliquaient sur ma lyre
Les destins présents à mes yeux ;
Et tout secondait mon délire,
Et sur la terre et dans les cieux !
Le doux regard de l’Espérance
Éclairait le deuil de la France :
Comme, après une longue nuit,
Sortant d’un berceau de ténèbres,
L’aube efface les pas funèbres
De l’ombre obscure qui s’enfuit.
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