Ses murs et ses palais ;
Le feu les brûlera comme il brûle le chaume.
Là, plus de nation, de ville, de royaume ;
Le silence à jamais !
Ses murs se couvriront de ronces et d’épines ;
L’hyène et le serpent peupleront ses ruines ;
Les hiboux, les vautours,
L’un l’autre s’appelant durant la nuit obscure,
Viendront à leurs petits porter la nourriture.
Au sommet de ses tours !
Mais Dieu ferme à ces mots les lèvres d’Isaïe :
Le sombre Ézéchiel
Sur le tronc desséché de l’ingrat Israël
Fait descendre à son tour la parole de vie.
L’Éternel emporta mon esprit au désert.
D’ossements desséchés le sol était couvert ;
J’approche en frissonnant ; mais Jéhovah me crie :
Si je parle à ces os, reprendront-ils la vie ?
— Éternel, tu le sais. — Eh bien ! dit le Seigneur,
Écoute mes accents ; retiens-les, et dis-leur :
Ossements desséchés, insensible poussière,
Levez-vous ! recevez l’esprit et la lumière !
Que vos membres épars s’assemblent à ma voix !
Que l’esprit vous anime une seconde fois !
Qu’entre vos os flétris vos muscles se replacent !
Que votre sang circule et vos nerfs s’entrelacent !