Pourquoi m’as-tu choisie entre tout Israël ?
Mon cœur est faible, ô ciel ! et mon sexe est timide.
Choisis pour ton organe un sein plus intrépide.
Pour annoncer au roi tes divines fureurs,
Qui suis-je ?
Quoi ! ministre du ciel, tu n’es plus qu’une femme !
Détruis donc, ô mon Dieu, la pitié dans mon âme !
Par tes feintes terreurs penses-tu m’ébranler ?
Mais ma bouche, ô mon roi, se refuse à parler.
Tes lenteurs, à la fin, lassent ma patience :
Parle, si tu le peux ; ou sors de ma présence !
Que ne puis-je sortir, emportant avec moi
Tout ce qu’ici je viens prophétiser sur toi !
Mais un Dieu me retient, me pousse, me ramène ;
Je ne puis résister à son bras qui m’entraîne.
Oui, je sens ta présence, ô Dieu persécuteur !
Et ta fureur divine a passé dans mon cœur.