C’est encore un fragment de cette tragédie biblique de Saül que j’avais écrite en 1818, que j’avais lue à Talma, pour la donner, sous les auspices de ce grand et excellent artiste, au théâtre, et que mes absences de Paris et mes entraînements m’avaient empêché de faire représenter. Dans ce temps-là, elle aurait eu peut-être un certain succès : c’était encore le temps des imitations en tout genre. Maintenant, elle n’en aurait plus. On cherche le drame moderne. Je sais bien où on le trouvera ; c’est dans l’histoire mieux étudiée et mieux comprise. La France a un génie dramatique qui fera cette découverte. Quant à moi, je m’en sens incapable. La poésie n’est pour moi que du chant ou du récit, l’hymne ou l’épopée. Le drame veut trop d’art, et je ne suis pas assez artiste.