Buzot, Kersaint, Gensonné, Vergniaud, Sieyès, Condorcet. Là ils complotent leurs projets. Plus souvent ces conjurés se réunissent chez la Saint-Hilaire, maîtresse de Sillery. C’est un de leurs repaires habituels. On commence par le conciliabule ; on finit par l’orgie. Car les nymphes de l’émigration s’y rendent pour corrompre ces pères conscrits de la Convention. Saladin y a dîné le 27 avec plusieurs députés de la clique, tels que Buzot et Kersaint. Lasource y a soupé avec ces courtisanes contre-révolutionnaires et Veimerange, ancien administrateur des postes. C’est dans la maison de campagne de celui-ci, aux Thilles, près du village de Gonesse, que se rassemblent, une fois la semaine, les chefs de cette faction, au même lieu et à la même table où se rassemblaient, il y a deux ans, Chapelier, Dandré, Maury et Cazalès ! »
XII
À la même époque Camille Desmoulins, s’associant à Merlin de Thionville, publia un journal pour défendre la cause de Robespierre, avec cette épigraphe, qui révélait chaque jour à ses lecteurs la pensée quotidienne des Jacobins : Il n’y a pas de victime plus agréable aux dieux qu’un roi immolé. « Je ne sais, disait Camille Desmoulins, si Robespierre ne doit pas trembler des succès qu’il a obtenus contre ses lâches accusateurs. C’est sa seconde philippique, ce sublime discours de Cicéron, dit Juvénal, qui a fait as-