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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 11.djvu/467

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Rouyer, les membres les plus éminents de l’Assemblée législative, et sous cette dénomination on entendait Guadet, Vergniaud, Gensonné, étaient, sinon accusés, du moins désignés comme ayant eu des rapports avec Louis XVI. Ces correspondances, pour la plupart, révélaient plutôt ces plans vagues que les aventuriers politiques offrent en échange d’un peu d’or aux pouvoirs en détresse que des plans arrêtés et des complicités réelles ; presque toutes finissaient par des demandes énormes de millions au trésor du roi. On promettait à ce prince des noms et des consciences qui ne savaient pas même qu’on les marchandât. Barère, Guadet, Merlin, Duquesnoy, se disculpèrent sans peine d’accusations chimériques. Un seul homme dans l’Assemblée avait négocié sa parole et son crédit avec la cour : cet homme était Danton. Mais la preuve de ses rapports avec la monarchie était en Angleterre, entre les mains d’un ministre de Louis XVI. L’armoire de fer se taisait sur lui.


XIV

Barbaroux, pour faire diversion aux soupçons qui s’élevaient contre Roland, demanda que Louis XVI fût le premier accusé. Robespierre, muet jusque-là, prit la parole, non comme un juge prend la balance, mais comme un ennemi prend l’épée. Il ne reconnut entre Louis XVI et lui d’autre loi que l’antipathie mortelle entre le maître et l’es-