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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 11.djvu/78

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a coulé ! Rappelez-vous les prodiges de raison et de courage qui vous ont mis au-dessus de tous les peuples de la terre ; rappelez-vous ces principes immortels que vous avez eu l’audace et la gloire de faire retentir les premiers autour des trônes pour susciter le genre humain de ses ténèbres et de sa servitude ! Quel rapport y a-t-il entre ce rôle sublime et le choix d’un gouverneur pour élever le fils d’un tyran ?

» Mais la voilà en marche, la plus belle Révolution qui ait honoré l’humanité ! la seule qui ait eu un objet digne de l’homme, celui de fonder des sociétés politiques sur les principes divins de l’égalité, de la justice et de la raison ! Quelle autre cause pouvait inspirer à ce peuple ce courage sublime et patient, et enfanter des prodiges d’héroïsme égaux à tout ce que l’histoire nous raconte de l’antiquité ? Déjà la secousse qui a renversé un trône a ébranlé tous les trônes ! Français ! soyez debout et veillez ; il faut que les rois ou les Français succombent ! Secouez donc les derniers anneaux de la chaîne de la royauté. Vous devez à l’univers et à vous-mêmes de vous donner la meilleure des constitutions possible. N’appelez à la Convention que des hommes purs des intrigues et des lâchetés, qui sont les vertus des cours ! Vous êtes en guerre désormais avec tous vos oppresseurs. Vous ne trouverez la paix que dans la victoire et dans le châtiment ! » C’était l’appel aux élections qui s’approchaient.