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DEUXIÈME VISION



 
Or, de ce long supplice invisible témoin,
L’ange de Daïdha, Cédar, n’était pas loin ;
Et si ma voix ne peut exprimer ce martyre,
Le tien, esprit d’amour, quels mots pourraient le dire ?
Arraché par ces cris à son ravissement,
Écrasé de stupeur et d’étourdissement,
Il était demeuré sans regard, sans parole,
Comme un homme qui passe et dont l’âme s’envole.
Avant Daïdha même il avait tout senti ;
D’un cœur à l’autre, hélas ! tout avait retenti :
Chaque goutte d’horreur des membres de la femme
Avait aussi coulé de son cœur, de son âme.