Ce n’est point pour écarter l’ombre
Des pas de ses adorateurs :
La vaste nef n’est que plus sombre
Devant tes lointaines lueurs.
Ce n’est pas pour lui faire hommage
Des feux qui sous ses pas ont lui ;
Les cieux lui rendent témoignage,
Les soleils brûlent devant lui.
Et pourtant, lampes symboliques,
Vous gardez vos feux immortels,
Et la brise des basiliques
Vous berce sur tous les autels ;
Et mon œil aime à se suspendre
À ce foyer aérien,
Et je leur dis, sans les comprendre :
Flambeaux pieux, vous faites bien.
Peut-être, brillantes parcelles
De l’immense création,
Devant son trône imitent-elles
L’éternelle adoration.
Et c’est ainsi, dis-je à mon âme,
Que, de l’ombre de ce bas lieu,
Tu brûles, invisible flamme,
En la présence de ton Dieu.
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