Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 2.djvu/310

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Ainsi les vagues palpitent
Au lever du roi du jour ;
Ainsi les astres gravitent,
Muets de crainte et d’amour ;
Ainsi les flammes s’élancent,
Ainsi les airs se balancent,
Ainsi se meuvent les cieux,
Ainsi ton tonnerre vole,
Et tu comprends sans parole
Leur hymne silencieux.


Ah ! Seigneur, comprends-moi de même,
Entends ce que je n’ai pas dit !
Le silence est la voix suprême
D’un cœur de ta gloire interdit.
C’est toi ! c’est moi ! je suis ! j’adore !
Le temps, l’espace s’évapore ;
J’oublie et l’univers et moi !
Mais cette ivresse de l’extase,
Mais ce feu sacré qui m’embrase,
Mais ce poids divin qui m’écrase,
C’est toi, mon Dieu, c’est encor toi !






Pourquoi vous fermez-vous, maison de la prière ?
Est-il une heure, ô Dieu, dans la nature entière,

Où le cœur soit las de prier ;

Où l’homme, qu’en ces lieux ta bonté daigne attendre,
N’ait devant les autels un parfum à répandre,

Une larme à te confier ?