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Les molles pentes des coteaux,
À longer ces golfes sans nombre
Où la terre embrasse dans l’ombre
Les replis sinueux des eaux.

Il aime à parcourir la voûte
Où son disque trace la route
Des astres noyés dans les airs,
À compter la foule azurée
Des étoiles dans l’empyrée,
Et des vagues au bord des mers.

À travers l’ombre opaque et noire
Des hauts cyprès du promontoire,
Il voit, sur l’humide élément,
Chaque flot où sa lueur nage
Rouler, en mourant sur la plage,
Une écume, un gémissement.

Couverte de sa voile blanche,
La barque, sous son mât qui penche,
Glisse et creuse un sillon mouvant ;
De la rive on entend encore
Palpiter la toile sonore
Sous l’aile orageuse du vent.


Astre aux rayons muets, que ta splendeur est douce
Quand tu cours sur les monts, quand tu dors sur la mousse,
Que tu trembles sur l’herbe ou sur les blancs rameaux,
Ou qu’avec l’alcyon tu flottes sur les eaux !