Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 2.djvu/325

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Et tu guides ses yeux, de miracle en miracle,
Jusqu’au seuil éclatant du divin tabernacle
Où Celui dont le nom n’est pas encor trouvé,
Quoique en lettres de feu sur les sphères gravé,
Autour de sa splendeur multipliant les voiles,
Sema derrière lui ses portiques d’étoiles !

Luis donc, astre pieux, devant ton Créateur !
Et si tu vois Celui d’où coule ta splendeur,
Dis-lui que, sur un point de ces globes funèbres
Dont tes rayons lointains consolaient les ténèbres,
Un atome perdu dans son immensité
Murmurait dans la nuit son nom à ta clarté !




Où vont ces rapides nuages,

Que roule à flocons d’or l’haleine des autans ?

Ils semblent, d’instants en instants,

De la terre et des flots retracer les images
Dans leurs groupes épars et leurs miroirs flottants.


Tantôt leurs couches allongées
S’étendent en vastes niveaux,
Comme des côtes qu’ont rongées
Le temps, la tempête et les eaux ;
Des rochers pendent en ruine
Sur ces océans, que domine
Leur flanc, tout sillonné d’éclairs :
L’œil qui mesure ces rivages
Voit étinceler sur leurs plages
L’écume flottante des mers.