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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 2.djvu/430

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COMMENTAIRE


DE LA HUITIÈME HARMONIE




Les hommes doués d’une sensibilité excessive jouissent plus et souffrent plus que les natures moyennes et modérées. J’ai participé à ces excès d’impressions dans la mesure de mon organisation. Ceux qui sentent plus expriment plus aussi : ils sont éloquents ou poëtes. Leurs organes paraissent faits d’un métal plus fragile, mais plus sonore que le reste de l’argile humaine. Les coups que la douleur y frappe y résonnent et y prolongent leur vibration dans l’âme des autres. La vie du vulgaire est un vague et sourd murmure du cœur ; la vie des hommes sensibles est un cri ; la vie du poëte est un chant.