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Pareille, en sa fleur virginale,
À l’heure pure et matinale
Qui suit l’ombre et que le jour suit,
Doublement belle, à la paupière,
Et des splendeurs de la lumière
Et des mystères de la nuit.

Son front léger s’élève et plane
Sur un cou flexible, élancé,
Comme sur le flot diaphane
Un cygne mollement bercé ;
Sous la voûte à peine décrite
De ce temple où son âme habite,
On voit le sourcil s’ébaucher,
Arc onduleux d’or ou d’ébène
Que craint d’effacer une haleine,
Ou le pinceau de retoucher !

Là jaillissent deux étincelles
Que voile et rouvre à chaque instant,
Comme un oiseau qui bat des ailes,
La paupière au cil palpitant.
Sur la narine transparente,
Les veines où le sang serpente
S’entrelacent comme à dessein ;
Et, de sa lèvre qui respire,
Se répand avec le sourire
Le souffle embaumé de son sein.

Comme un mélodieux génie
De sons épars fait des concerts,
Une sympathique harmonie
Accorde entre eux ces traits divers :