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AVERTISSEMENT.

premier chant, il est en Portugal et en Espagne ; il en décrit les sites, les mœurs, et quelques-unes des grandes et terribles scènes qu’offrait cette terre héroïque, à l’époque de la première invasion des Français.

Le second chant est une peinture de la Grèce et de l’Asie Mineure, où lord Byron avait fait un premier voyage en 1808. Il salue tour à tour leurs mers, leurs montagnes, leurs tombeaux, leurs ruines, et chaque lieu lui inspire des impressions et des vers dignes de ses immortels souvenirs.

Le troisième chant commence par une invocation touchante à Adda, fille unique du poëte, loin de laquelle les orages de sa vie l’emportent encore. On sait qu’à cette époque une séparation légale, dont les véritables motifs sont restés un mystère, venait d’être prononcée entre le noble lord et lady Byron. Il dit un éternel adieu au rivage d’Angleterre, et, parcourant le champ de bataille de Waterloo, il décrit cette dernière lutte entre l’Europe et l’Homme du destin. De là, longeant les bords du Rhin, il traverse rapidement les Alpes, célèbre l’Helvétie et les bords enchantés du lac Léman.

Le quatrième chant, et peut-être le plus magnifique, trouve le poëte à Venise. Il décrit les rives mélancoliques de la Brenta, va pleurer Pétrarque sur sa tombe d’Arqua ; déplore le sort de l’Italie, tour à tour envahie par tous les barbares ; jette un regard sur Florence, et, se reposant à Rome, laisse sa muse s’abandonner à loisir à toutes les inspirations qui s’exhalent de ses monuments et de ses débris. Jamais peut-être la poésie moderne n’a revêtu de plus sublimes expressions, des images plus fortes et des sentiments plus intimes. Ici le poëte, abandonnant tout à coup son héros, adresse un salut sublime à la mer qu’il aperçoit des