cueillis. Les figues séchées sur l’astrico au soleil étaient emballées dans des paniers grossiers d’herbes marines tressées en nattes par les femmes. La barque était pressée d’essayer la mer et le vieux pêcheur de ramener sa famille à la Margellina. On nettoya la maison et le toit, on couvrit la source d’une grosse pierre, pour que les feuilles séchées et les eaux de l’hiver n’en corrompissent pas le bassin. On épuisa d’huile le petit puits creusé dans la roche. On mit l’huile dans des jarres ; les enfants les descendirent à la mer en passant de petits bâtons dans les anses. On fit un paquet entouré de cordes du matelas et des couvertures du lit. On alluma une dernière fois la lampe sous l’image abandonnée du foyer. On fit une dernière prière devant la Madone, pour lui recommander la maison, le figuier, la vigne que l’on quittait ainsi pour plusieurs mois. Puis l’on ferma la porte. On cacha la clef au fond d’une fente de rocher recouverte de lierre, pour que le pêcheur s’il revenait pendant l’hiver sût où la trouver et qu’il pût visiter son toit. Nous descendîmes ensuite à la mer aidant la pauvre famille à emporter et à embarquer l’huile, les pains et les fruits.
Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 29.djvu/211
Apparence