Vers cette Providence
D’où vient la récompense
D’où le bienfait descend !
Et que pourraient de plus les rois et leur puissance ?
Pour nos modestes bienfaiteurs
Priez donc, élevez la voix de l’innocence :
La prière s’épure en passant par vos cœurs.
Heureux l’homme pour qui la prière attendrie
S’élève des lèvres d’autrui !
Il obtient, par la voix de l’orphelin qui prie,
Plus qu’il n’a fait pour lui.
La prière est le don sans tache et sans souillure
Que devant l’autel du Très-Haut
L’homme doit présenter dans une argile pure
Et dans des vases sans défaut.
Comment offrir ce don dans ce métal profane
Que sa sainteté nous défend ?
Du cristal ou de l’or que notre encens émane,
Le vase le plus pur est le cœur d’un enfant.
Le vœu souvent perdu de nos cœurs s’évapore ;
Mais ce vœu de nos cœurs, par d’autres présenté,
Est comme un faible son dans un temple sonore,
Qui, d’échos en échos croissant et répété,
S’élève et retentit jusqu’à l’éternité.