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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/134

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Vers cette Providence
D’où vient la récompense
D’où le bienfait descend !

PREMIÈRE VOIX.

Et que pourraient de plus les rois et leur puissance ?

Pour nos modestes bienfaiteurs

Priez donc, élevez la voix de l’innocence :
La prière s’épure en passant par vos cœurs.

DEUXIÈME VOIX.

Heureux l’homme pour qui la prière attendrie

S’élève des lèvres d’autrui !

Il obtient, par la voix de l’orphelin qui prie,

Plus qu’il n’a fait pour lui.

PREMIÈRE VOIX.

La prière est le don sans tache et sans souillure

Que devant l’autel du Très-Haut

L’homme doit présenter dans une argile pure

Et dans des vases sans défaut.

Comment offrir ce don dans ce métal profane

Que sa sainteté nous défend ?

Du cristal ou de l’or que notre encens émane,
Le vase le plus pur est le cœur d’un enfant.

DEUXIÈME VOIX.

Le vœu souvent perdu de nos cœurs s’évapore ;
Mais ce vœu de nos cœurs, par d’autres présenté,
Est comme un faible son dans un temple sonore,
Qui, d’échos en échos croissant et répété,
S’élève et retentit jusqu’à l’éternité.