Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
X


HYMNE DE L’ANGE DE LA TERRE



APRÈS LA DESTRUCTION DU GLOBE




 
La terre n’était plus qu’une tombe fermée ;
Masse informe et muette, éteinte, inanimée,
Elle flottait au rang qu’elle avait occupé :
Comme un vaisseau muet que la foudre a frappé,
Quand la main qui le guide est tombée en poussière,
Suit encore un moment sa rapide carrière,
Puis chancelle et s’arrête, et de ses flancs déserts
Ne rend plus qu’un son creux au sourd roulis des mers.
La vie, en remontant à sa source suprême,
La vie avait quitté jusqu’aux éléments même ;
Le dernier des vivants, d’où son souffle avait fui,
Était mort ; et la terre était morte avec lui,