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NOTE QUATRIÈME


(Page 461)


Si nous étions encore au siècle des miracles,
La colombe, planant sur les saints tabernacles,
T’apporterait du ciel le chrême de Clovis…


L’onction administrée à Clovis a-t-elle été une inauguration ? Ce prince a-t-il été oint comme roi ou comme chrétien ? Tout annonce que le sacre de Clovis, comme roi, est un fait supposé qui n’aurait d’autre fondement que le miracle de la sainte ampoule. Les auteurs des deux derniers siècles qui ont écrit notre histoire générale avec quelque discernement n’ont vu dans l’acte de la conversion de Clovis qu’une cérémonie sacramentelle qui fit d’un roi idolâtre un monarque chrétien. Grégoire de Tours, qui rapporte les circonstances caractéristiques de cette solennité royale, ne dit pas un mot d’où l’on puisse inférer qu’il y fût question de toute autre chose que du baptême et de la confirmation de Clovis. Voici son récit : « Saint Remi fait préparer un lavoir suivant le mode de l’immersion. Le baptistère est disposé et muni de baume [1]

  1. L’usage du baume et de l’huile parfumée dans les cérémonies de la religion tire son principe de la plus haute antiquité.
    La manière de le préparer a fourni le sujet d’un traité volumineux