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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 3.djvu/480

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NOTES.

par son ordre. L’église est tapissée de courtines blanches, c’est la couleur des catéchumènes et la décoration propre à la cérémonie du baptême. Nouveau Constantin, Clovis se présente au bain sacré pour y laver sa vieille lèpre et se purifier dans la source de vie. Là, confessant un Dieu en trois personnes, il est baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ; il reçoit enfin Ponction du chrême, et plus de trois mille Français participent aux mêmes sacrements dans la même cérémonie. »

Les traditions reçues veulent que la sainte ampoule ait été envoyée ou même apportée par le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe ; et néanmoins elle est annoncée pour la première fois dans le Formulaire de Louis le Jeune comme un présent de la Divinité transmis par un ange. L’apparition de l’ange est attestée par Godefroy de Viterbe et Guillaume le Breton. On la retrouve encore dans la Chronique de Morigny, et dans une épitaphe de Clovis que l’on conserva longtemps à Sainte-Geneviève de Paris comme un monument de la plus haute antiquité : mais la descente de la colombe est plus conforme au rituel du sacre et il l’opinion dominante, qui paraît se fonder sur les leçons d’Aymoin et d’Antonin, d’après le texte d’Hincmar.

Nous remarquerons que le grand sceau, le plus ancien de l’abbaye de Saint-Remi, portait pour effigie une colombe tenant en son bec une ampoule, ce qui prouverait que la version suivie dans le rituel est d’accord avec les premières traditions. Mais comment se fait-il que la tradition la plus ancienne de ce prodige ne se concilie point avec le plus ancien des règlements qui l’ont consacré ? Pourquoi le sceau de Saint-Remi nous indique-t-il une colombe, et le Formulaire de Louis VII un ange ? D’où vient cette différence essentielle entre des témoignages du


    dont parlent le patriarche Gabriel et Abulbircat, cités par dom Chardon dans son Histoire des Sacrements. Outre l’huile et le suc de diverses fleurs, dit aussi dom Vert, Cérém., t. I, les Grecs y font entrer la cannelle, l’ambre, le girofle, l’aloès, la muscade, le spinanardi, la rose rouge d’Irak, et beaucoup d’autres drogues qui ne sont pas spécifiées. Le même auteur ajoute que l’Eucologe des Grecs indique jusqu’à quarante espèces d’aromates et de parfums dont les évêques de cette communion font la base du saint chrême. L’Église latine n’emploie plus que du baume pur. Il n’y a que les missionnaires des pays où l’on ne peut se procurer cet aromate, à qui les canons permettent d’y substituer d’autres parfums.