Toi dont mon seul regard faisait frissonner l’aile,
Qui m’égayais par ton babil,
Hélas ! te voilà sourd à ma voix qui t’appelle,
Cher oiseau ! la saison cruelle
De ta vie a tranché le fil !
Ne crains pas que l’oubli chez les morts t’accompagne,
Ô toi le plus doux des oiseaux !
Tu fus pendant six ans ma fidèle compagne,
Oubliant pour moi la campagne,
Ta mère et ton nid de roseaux !
Moi je fus avec toi si vite accoutumée !
Nos jeux étaient mon seul loisir ;
Lorsque tu me voyais dans ma chambre enfermée,
Tu chantais. À ta voix aimée,
Mon ennui devenait plaisir !
Dans ta captivité je semblais te suffire,
Tu comprenais mes pas, ma voix,
Mon nom même, en ton chant tu savais me le dire ;
Dès que tu me voyais sourire,
Tu le gazouillais mille fois !