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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 30.djvu/395

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Elle a les cheveux comme la plaque de la cheminée, et moi je les ai comme les sarments de notre treille. Après cela, ajouta-t-il, c’est possible pourtant, attendu que moi, j’en ai eu… (il compta sur ses doigts), oui, j’en ai eu une, deux, trois, peut-être bien quatre, de mères. On dit au pays que les autres n’en ont qu’une ; c’est peut-être ce qui fait la raison de cette demoiselle.


CXXXVIII


« — Tu en as eu deux, trois, quatre, de mères ? s’écria Geneviève, qui avait tout entendu, en se relevant de nouveau par un élan convulsif et en me regardant d’un regard de triomphe qui me disait : « Voyez si le cœur et les yeux m’avaient trompée ! »

« — Eh bien ! dit-elle après au petit, qu’elle se reprit à interroger avec plus de calme et avec la même tendresse de voix, quelle était donc ta première mère ? Voyons, conte-nous ça.

« — Oh ! la première, répondit l’enfant, je ne l’ai jamais vue. On dit qu’elle demeure dans un pays bien loin, là-haut, par-dessus les neiges et les étoiles, où l’on ne va qu’après sa mort.

« — Tenez, murmura Geneviève, qui buvait ses paroles, je ne le lui fais pas dire, sa première mère est morte.

« — Non ! elle n’est pas morte, dit l’enfant en la reprenant, mais elle ne vit pas dans le même pays que nous autres !

« — Allons, bien ! comme tu voudras, mon enfant, dit Geneviève ; et la seconde, la connais-tu ?

« — Oh ! celle-là, répondit l’enfant, je m’en souviens un