Notre enfance en commun du même pain nourrie,
Toute joie en mon cœur à ton départ tarie ;
À travers l’océan ce soupir éternel,
Te rappelant d’ici sur le sein paternel,
Rien ne peut !… Ah ! qu’ont-ils pour fasciner ton âme ?
As-tu lu plus d’amour dans un regard de femme ?
Foule alors, sous tes pieds, ce cœur plein de ta foi,
Qui crie encor d’amour, en se brisant pour toi !
Pour faire un pas vers eux, traverse donc ma vie !
Non, la nature parle et l’amour t’en défie !…
Ils te rendent à nous, à ton père, à ton sang !
Ah ! je sens sous mon front battre un cœur renaissant,
Son regard attendri se mouille, sa main tremble ;
Il cède !… Nous vivrons ou nous mourrons ensemble !
Entre l’honneur et vous qui pourrait réfléchir ?
Réfléchir !
Il chancelle !
Il pleure !
Il va fléchir !
Mon cœur est tout a vous, mais ma foi me rappelle ;
Le noir comme le blanc doit y rester fidèle !
J’ai trop promis, sans doute !… oui, mais il faut tenir.
Je le sentais bien, moi, qu’il allait revenir !
jusque-là vers le lieu de la conférence, se montre de loin
sur un rocher.