Un peuple menaçant vient foudroyer ces bords !
Au port Saint-Nicolas portez l’ordre du maître ;
Qu’on grée un aviso ; – qu’on aille reconnaître
Combien de grands vaisseaux et sous quels pavillons.
Courez ! de l’Océan sondez tous les sillons !
Point de voile ! Courbez trente hommes sur les rames,
Plongez comme un requin sous l’écume des lames ;
Et si quelque vaisseau tire ou marche sur vous,
Plutôt que d’être pris, sombrez ! noyez-vous tous !
Notre vie est à lui comme au Maître suprême ;
La volonté du ciel et du chef, c’est la même.
Avant que ces oiseaux au bord soient revenus,
Nous serons de retour ou nous ne serons plus.
SCÈNE QUATRIÈME
Vois-tu dans cette tour une lampe immobile ?
La lampe de Toussaint ! C’est l’étoile de l’île ;
Sa clarté nous conduit à la gloire !
Avant de l’adorer, je veux voir la vertu,
Moi ! je veux conserver, sans lui faire une offense,
Ma part dans le conseil comme dans la défense ;