Vous n’avez donc jamais connu votre mais
Ni regardé son toit fumer à l’horizon ?
Je ne connais ni toit, ni foyer, ni famille ;
Ma maison est partout où le nom français brille !
Mais pourquoi faisiez-vous cette réflexion ?
C’est que nous croyons voir notre habitation,
Le Limbé…
Nous croyons !… Je la vois bien, peut-être !
Le pays de mon père et qui nous a vus naître.
Oui, les lieux adorés où sur le seuil des blancs
Un conducteur fouettait les esclaves tremblants ;
Le toit de notre enfance où d’un lâche esclavage
Nous faisions en naissant le doux apprentissage ;
Où la verge et la corde étaient nos bons parents.
Dites où notre père a fait fuir les tyrans !
Où sous sa juste main sa race enfin prospère…
Ne vous vantez pas tant, petits, de votre père ;
Il faut savoir, avant de nous parler de lui,
S’il sera des Français le rival ou l’appui.
Oh ! mon père est Français ! je le sens à mon âme !
De son patriotisme il m’a transmis la flamme.
Le parti de ses fils sera toujours le sien.
Le parti de mon père à moi sera le mien.