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jocelyn.

Comme des ailes d’ange en mon ciel balancées,
Tu chasses de mon front mes honteuses pensées ;
Tu refoules le crime avec le désespoir
Dans ce sein, qui renaît aux accents du devoir.
De mes propres sanglots il semble que tu pleures.
Sympathique instrument de ces saintes demeures,
Que de poids d’un cœur lourd n’as-tu pas soulevé ?
Combien d’âmes en peine à tes plans ont rêvé !
Que d’aspirations, d’ardeurs sanctifiées,
Les anges à tes sons n’ont-ils pas confiées ?
Que de pesants soupirs, de l’ombre du saint lieu,
N’ont-ils pas remonté sur tes ailes à Dieu ?
Et combien n’as-tu pas des saintes agonies
Sonné pour la vertu les angoisses finies ?
Tu chantes aux mortels l’aube et le soir des jours ;
Tu sais combien du temps les longs moments sont courts,
Combien ce que la vie emporte sur son aile
Est sans comparaison avec l’heure éternelle.
Encore un peu d’exil, encore un peu de fiel,
Ô mon âme, et tes jours sonneront dans le ciel !


Marchons en attendant, marchons tête baissée,
Comme un homme écrasé du poids de sa pensée !
Au Dieu consolateur allons la confier.
Ah ! lorsque l’un pour l’autre on peut encor prier
Au vaste sein de Dieu dont l’amour nous rassemble,
Se rencontrer en lui, n’est-ce pas être ensemble ?


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