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CHAPITRE PREMIER.

nade. Ma fenêtre, dans une chambre de faubourg hors de la ville, était assez rapprochée pour que les sons aigus de l’instrument fussent saisissables à mon oreille et pour que je fisse cadrer mes visites avec l’absence de celle qui fut, plus tard, ma belle-mère. C’est ainsi que le saint homme servait en conscience un amour naissant, en croyant servir le ciel ; c’est la première fois sans doute que la piété la plus sincère sonnait à des profanes l’heure des rencontres.

VII

Je revins à Paris après la saison des bains ; il était convenu que nous profiterions, l’un et l’autre, de toutes les circonstances favorables pour amener, elle sa mère, et moi ma famille, à consentir à un mariage que nous désirions tous les deux très-vivement. Ma mère, comme à l’ordinaire, était ma complice.

Ma nomination à Naples, les espérances que cette carrière ouverte donnait à mon père, mon séjour de quelques semaines à Mâcon, mes instances auprès de mes oncles et de mes tantes amenèrent à bien les négociations ; je partis avec l’autorisation de tout le monde et avec des assurances d’héritages, après la mort de grands parents, qui rendaient ma fortune au moins égale à celle de ma femme. Ses démarches auprès de sa mère, et l’influence de ses