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FIOR D’ALIZA.

dante sur une épaule ; son chapeau de feutre pointu, bordé d’un ruban noir, qui tombait sur son cou brun et qui s’y confondait avec ses tresses de cheveux ; sa cravate lâche, bouclée sur sa poitrine par un anneau de cuivre, sa zampogne sous le bras gauche qui semblait jouer d’elle-même, comme si elle avait eu l’âme des deux beaux enfants dans son outre de peau.

LXXVI

Fior d’Aliza avait son riche habillement des dimanches, ses épingles de fer à bouts d’or traversant ses cheveux, son collier à trois rangs de saintes médailles, avec des reliques, dansant sur son cou ; son corset de velours noir sur sa gorgère rouge et évasée, que son jeune sein ne remplissait pas encore ; son jupon court, de laine brune, ses pieds nus, ses sandales à la main, comme deux tambours de basque, avec leur courroie. Ils dansaient ainsi de joie, pour danser, sans se douter seulement que le malheur les épiait sous la figure de ce capitaine des sbires et de ses amis, en habits noirs, derrière les arbres.